"Au Bataclan, ils nous ont dit : vous entendez les cris de Syrie"

Aux yeux de beaucoup, c’est un héros. Vendredi soir, Sébastien a sauvé une femme enceinte qui tentait de s’échapper par la fenêtre et dont les images, filmées par un journaliste du Monde, ont été vues des millions de fois. Interrogé par La Provence, le sauveur raconte comment il est venu en aide à la femme enceinte mais aussi la suite des événements de la soirée, ahurissante. Après avoir aidé la femme à revenir à l’intérieur, il s’est lui aussi caché, pas suffisamment bien. « Cinq minutes plus tard, j’ai senti le canon d’une kalachnikov contre ma jambe », raconte le héros. Un des kamikazes lui demande alors de sortir pour assister au carnage. « Du haut du balcon, les terroristes tiraient sur les gens en bas. On entendait des cris, comme des gens qui se faisaient torturer », se souvient-il.
 
S’engage alors une discussion avec les djihadistes : « Ils nous ont dit : On est là pour vous faire subir ce que les innocents subissent en Syrie.
Vous entendez les cris, la souffrance ? C’est pour vous faire ressentir la peur que les gens subissent chaque jour en Syrie. C’est la guerre ! Et ce n’est que le début. On massacrera les innocents. On veut que vous répétiez ça autour de vous », promettent les terroristes.
 
Au fur et à mesure que la conversation avançait, une faible lueur d’espoir naissait chez Sébastien : « Ils nous ont demandé d’appeler BFM, i>Télé. Ils voulaient parler à des journalistes. »
 
« Les minutes les plus longues de ma vie »
 
Les preneurs d’otages demandent ensuite à Sébastien de brûler une liasse de billets de 50 euros, il s’exécute. On lui demande ensuite de faire le guet au niveau des fenêtres et de crier que les terroristes sont armés d’explosifs.
 
« Je suis passé par tous les sentiments, l’espoir, puis l’acceptation de la mort même si je fermais les yeux pour ne pas la voir, pour ne pas voir la kalachnikov pointée dans ma direction », se rappelle le héros, qui évoque « les minutes les plus longues de [s]a vie ».
 
Sébastien termine son témoignage en racontant l’intervention du Raid. « Quand j’ai vu une deuxième grenade assourdissante tomber à mes pieds, je me suis dit que c’était le moment de m’enfuir. J’ai couru, la grenade a explosé et m’a projeté sous le bélier.
 
Tous les membres du Raid sont passés dessus. Je me faisais piétiner, mais ça a été la douleur la plus heureuse de ma vie. » Désormais, Sébastien souhaite qu’on le laisse en paix pour se remettre de son calvaire et savourer la chance d’être en vie, lui qui est passé si près de la mort.

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