Les enquêteurs ont mis un nom et un visage sur le troisième terroriste qui a semé la mort dans la salle de spectacle. Originaire de Strasbourg, Foued Mohamed-Aggad faisait partie d’un groupe de jeunes partis en Syrie fin 2013.
Éric Pelletier et Stéphane Sellami –
Foued Mohamed-Aggad, 23 ans, originaire de Strasbourg, est le troisième kamikaze ayant pris d’assaut le Bataclan au soir du 13 novembre avec ses deux complices.
Son frère aîné, Karim, 25 ans, est actuellement détenu après son passage en Syrie entre les mois de décembre 2013 et mars 2014. Lui a choisi de revenir en France pour y mourir en «martyr». Selon nos informations, Foued Mohamed-Aggad, 23 ans est le troisième kamikaze, – jusqu’alors non identifié – , ayant pris d’assaut le Bataclan au soir du 13 novembre avec ses deux complices, Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï.
Son identité a été établie, en fin de semaine dernière, après un long et minutieux travail de police technique.
Les deux frères Mohamed-Aggad, issus d’une fratrie de quatre enfants et originaires d’une petite commune du Bas-Rhin, proche de Strasbourg, avaient rejoint la zone de combat syrienne à la fin de l’année 2013, en compagnie de huit autres amis, venus du quartier sensible de la Meinau. A l’époque, ce groupe de jeunes apparaît insouciant, bras dessus, bras dessous, sur des photos prises au moment de leur départ. Mais deux d’entre eux, – les frères Yassine et Mourad B. -, vont très vite trouver la mort en Syrie, tandis que sept autres regagnent leur quartier aux mois de février et mars 2014, avant d’être interpellés en mai de la même année.
Seul à être resté en Syrie, Foued Mohamed-Aggad donnait «régulièrement» de ses nouvelles à sa famille, selon les déclarations de sa propre mère, née à Oujda au Maroc. «J’ai des nouvelles tous les jours de lui, confiait-elle à son fils aîné, Karim, incarcéré. Il ne raconte rien de ce qu’il fait de ses journées. Il est avec sa femme en Syrie».
«Il ne peut toujours pas sortir du pays, ajoute sa mère. Mais je ne pose plus de question». A propos d’une somme d’argent envoyé à son fils, la mère, – séparée du père de ses enfants depuis 2007 -, explique que c’est «pour payer quelqu’un qui lui permettra de se barrer de ce pays». «Il ne faut pas qu’il reste là-bas, poursuit-elle. Peu importe qu’il aille en tôle en France. Il ne peut pas rester dans ce pays en guerre». Son fils cadet a finalement décidé de revenir en France pour prendre part aux attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur le territoire.
لمتابعة الخبر اضغط على موقع اضغط علىالرابط التالي